samedi 6 décembre 2014

La vie à Aix les Bains dès 1860 et un peu avant !

En 1860, la "réunion" de la Savoie à la France est approuvée par 1091 électeurs.





Aix les Bains compte 4200 habitants, vivant aux portes du château dans un petit espace pas toujours très propre.



















A la fin du XVIIIe siècle, Aix subit des transformations. En premier lieu les eaux thermales, qui ne servent plus depuis le Moyen Age, sont "réveillées" par quelques médecins qui en étudie les bienfaits.

Le premier établissement thermal nait en 1783 grâce à Victor Amédée III.



Les Thermes Albertins seront les suivants en 1832 et les Thermes Pellegrini en 1860.
De nombreuses personnalités commencent à venir à Aix, qui commence à faire parler d'elle.

La "Villa Chevalley" devient l'hébergement de toute cette élite. Par faute de place, il va falloir construire.... Le "Grand Hôtel" nait en 1858.
En 1860, Pierre Brachet est nommé maire d'Aix es Bains.

                                   Fortifications



Il existe quatre portes et cinq tours qui forment les fortifications et celles-ci sont partiellement intégrées dans les habitations :

- Porte de Rumilly (rasée au XVIIIe)
- Porte de Chambéry (démolie en 1861) 
- Porte de Genève (démolie en 1881)
- Porte de Mouxy (rasée fin XIXe, photo ci- dessous)



- Tour des dauphins (existante rue Daquin)
- Tour semi-circulaire (démolie en 1881)
- Tour donjon (démolie en 1873)
- Tour Ferroliet (démolie vers 1861)
la dernière Tour était déjà rasée avant 1860


Tour Ferroliet

Tour des dauphins

Tour donjon
                           
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Aix les Bains devient grâce aux thermes une ville en pleine expansion. Il est temps de faire quelques améliorations :

En 1846, la rue des Bains va être élargie, elle relie la place Centrale aux thermes. En 1854, ce sera la place devant ces derniers qui sera agrandie. 
En 1852 la rue du Casino se dessine, elle est la première rue qui sort des "murs". 
En 1853, ouverture de la rue des Bains déjà prolongée, elle relie la rue du Casino et la place Centrale.
En 1861 après "la réunion" l'architecte Pellegrini commence un gigantesque chantier suite au nouveau plan d'alignement que le syndic de la ville lui a confié :

- La rue de Chambéry est rectifiée avec la démolition de la Tour Ferroliet.
- Création de la Place du Revard.
- le chemin des Côtes devient un boulevard.
- Prolongation de la rue du Casino à la place de l'Hôtel Venat, la route impériale est rectifiée.
- La place des Bains est largement agrandie, donc démolition des hôtels de l'Europe et du Pavillon à côté du Campanus.
- Création de la grande voie conduisant à la gare, et dans le prolongement la percée de la rue qui part de cette voie pour aller au parc thermal.


Hôtel Venat-Bristol

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Dès 1850 des travaux sont commencés afin de "nettoyer" la ville, insalubre. Des canaux d'écoulement couverts sont installés les rues des Bains et de Genève. Les pavés sont remplacés et les premiers trottoirs voient le jour place Centrale, rue du Casino et rue de Chambéry vers 1860.
L'éclairage urbain se multiplie pour passer de 11 "lanternes à réverbères" à 39 réverbères. 
En 1852 des plaques en fonte avec les noms des rues et des places sont posées en tête de celles-ci et un numéro dès 1857 est apposé sur chaque habitation sur un tôle émaillée à fond bleu. L'eau potable arrivera bien plus tard !

                Avant (1860)      /    maintenant (2014)

           Place Centrale      =    Place Carnot
           Place des bains     =    Place des Thermes
     Promenade du Gigot  =   Square Alfred Boucher
           Route du Lac          =   Avenue du Grand Port
    Chemin des Rubattes   =  Avenue du Petit Port
    Avenue des Soupirs      =  Avenue Victoria
            Rue des Ecoles    =     Rue Davat
            Rue de Pugny     =      Rue du Bain Henri IV
            Rue de Mouxy    =      Rue Georges 1er
     Route de Chambéry   =    Avenue de Marlioz
     Chemin de Tresserve  =   Avenue de Tresserve
            Avenue Marie         =  Avenue Marie de Solms

La rue de Chambéry sera coupée en deux : Rue Albert 1er au Nord et rue de Chambéry au Sud.

                                      Les transports
Par la route :

Sur l'ancien tracé qui passe par la rue Victor Hugo, l'avenue de Marlioz se construit afin de moderniser l'entrée de la ville en 1852. L'avenue Saint- Simond au nord voit le jour en 1867.
Le relais de poste se trouve depuis 1816 sur la place Centrale



Ancien relais de poste : Hôtel Guilland.... le Tabac maintenant

Le trajet depuis Lyon en diligence durait environ 12 heures, Chambéry/ Genève en 9 heures.

En Bateau à vapeur :

En 1840 sur le lac, la compagnie Galline exploite ses bateaux "Les Hirondelles" qui assure la liaison Aix-Lyon sous la houlette de Pierre Brachet qui a fondé la Compagnie des Bateaux à vapeur du Rhône Supérieur.


En 1857, le gouvernement lance un appel d'offre pour la liaison de Lyon jusqu'au nouveau débarcadère de Brison Saint Innocent où s'arrête la nouvelle ligne de chemin de fer Victor-Emmanuel. L'arrivée à Aix se trouve au "Port de Puer". Les premiers aménagements portuaire date de 1784 environ.


Port en 1820
Entre 1855 et 1858 le port connait de nombreux travaux, en 1860 il y a trois bassins dont un petit pour les barques des pêcheurs. Un service d'omnibus à cheval relie le centre ville au lac en une grande avenue arborée.


Par les rails :

Aix fut raccordée au réseau "Victor-Emmanuel" en 1856. Les voyageurs partant de Saint Jean de Maurienne arrivent à Aix en longeant le lac et stoppe à la gare de Choudy. La ligne conduit désormais les voyageurs jusqu'à Culoz. En 1866, une nouvelle gare à l'est de la ville dessert viviers du Lac e la plaine de Marlioz. Paris/Aix : 14 heures et Lyon/Aix : 3h30 !!


Se balader à Aix

En 1783 il y a la promenade du Gigot, bordée d'une double rangée de marronniers. Elle est prolongée pour aller vers le lac en 1787. Ce sera l'avenue du Grand Port. Des peupliers d'Italie sont plantés mais ils sont remplacé par des platanes entre 1845 et 1852. Grâce à la vente des peupliers, des trottoirs sont aménagés sur la longueur de l'avenue.
Le chemin des Rubattes est élargi en 1858, voitures et piétons ne font pas bon ménage...
En 1859 Jean-Baptiste Pauchois et le comte Alexis de pomereu vendent des terrains à la ville qui va améliorer le chemin de Tresserve.

Promenade du Gigot

Peupliers au Pont rouge

Promeneurs au port de Puer
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Le château, futur Casino, possède un magnifique jardin nommé "clos du marquis". De larges allées de marronniers donnent un peu d'ombre, une treille où se mêlent jasmin, chèvrefeuille et glycine, font le bonheur des marcheurs. 
Un jardin clos, propriété de la famille de Seyssel, au sud devient l'endroit préféré des promeneurs.








Le marquis d'Aix a par ailleurs très envie de transformer cet immense jardin et voit une multitude de villas s'implanter...le conseil municipal sollicité par l'état le déboutera de sa demande..

Le domaine de Marlioz, au sud d'Aix offre aussi un très beau parc à la façon d'un jardin anglais. L'établissement thermal s'implante en 1860. 


LE PARC EST REMPLI D'ARBRES AUX ESSENCES RARES ET DEVANT LA FAÇADE, DEUX BASSINS CIRCULAIRES À JET D'EAU SONT DISPOSÉS SYMETRIQUEMENT.


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S'amuser

Dès la construction du premier institut thermal il faut absolument occuper les baigneurs et autres touristes.
Des promenades en barque sur le lac, des balades à dos d'âne ou en calèche, visite de grottes de source et des vestiges romains. Les cafés et restaurant deviennent des endroits très fréquentés.

Halle aux ânes rue de Genève
Deux établissements, dont celui des frères Collombert,  proposent aussi de s'essayer au tir à la carabine ou au pistolet

En 1824, au rez de chaussée et premier étage du château s'ouvre le Casino par la société du cercle qui vient de se créer. Une salle de bal à l'italienne s'implante à l'est et le temple de Diane devient un semblant de théâtre occasionnel.


Le Casino devient le coeur de la vie mondaine autour de la passion du jeu.

Affiche de 1851
De nombreuses manifestations sont présentées au Casino : pièces de théâtre, matinées musicales, concerts.....

En 1853, Marie de Solms, petite fille de Lucien Bonaparte s'installe à Aix dans une magnifique maison que lui fait construire le comte Alexis de Pomereu. Ce sera le "chalet de Solms."


En 1860, Aix ne possède pas de théâtre et les seules représentations sont données dans la grande salle de bal du Casino. Marie de Solms en 1854 possède le "théâtre du Chalet", son théâtre privé qui se trouve à proximité de sa maison. Celui-ci est très prisé. Marie y fait jouer ses propres pièces, mais les oeuvres d'Alfred de Musset qu'elle admire. 
Détruit en 1976 pour faire place à un hôtel, il aura aussi servi à la fin du XIXe siècle d'atelier au sculpteur Alfred Boucher et au photographe Numa Blanc.

                         Hôtels, pensions etc......

Hôtels, pensions, villas, maisons de campagne, maisons garnies, tables d'hôtes : pléthore d'endroits ou se loger à Aix ! 
Le développement hôtelier prend un essor considérable vers 1850.

Des auberges existantes au XVIIIe siècle se transforment en hôtel :
- Hôtel Perret (rue du Casino) Hôtel des trois rois et L'hôtel Venat (rue de Genève)
D'autres remplacent d'anciennes pensions :
- La pension Garin devient l'hôtel du soleil d'Or
- La pension Camille Vert devient l'Hôtel Français...
En 1880 l'hôtel particulier de la famille de Martinel devient l'hôtel des voyageurs, fondé par Monsieur Guilland.



Deuxième hôtel des Guilland, place Carnot

1858 Jean Marie Bernascon exploite l'hôtel de l'Europe dans la maison Forestier près des Thermes.

Maison Forestier
Certains hôtels occupent les deuxièmes et troisièmes étages, ainsi le rez de chaussée sert de commerces comme le café Dardel sous l'hôtel Guilland, place carnot.

Deux bâtiments sont construits d'emblée pour l'hôtellerie : 


 - Le Grand Hôtel du Globe devient l'hôtel de l'Europe (rue du Casino)



- L'Hôtel Royal de Savoie, futur Grand Hôtel d'Aix (Place du Revard) ouvre en 1857.

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Les pensions augmentent et passent au nombre de 25 en 1861. Certaines sont installées dans de très anciennes maisons : 

- La pension Broisin devient un Hôtel (ruelle du Revet) :


- La pension Bocquin (rue des Ecoles)


Une maison ancienne par exemple changera souvent d'appellation, ainsi la maison de Coucy dans la cour de laquelle s'élève l'Arc Romain, abrite un hôtel tenu par Madame Charpentier en 1830. En 1850, la maison est louée à Philibert Guichet qui tient premier lieu une pension et qui par la suite la transforme en hôtel :


Pension Dussuel puis hôtel Richemond


Pension Chabert



La pension Chabert recevra Alphonse de Lamartine.
En 1861, 90 meublés locatifs appartenant à des notaires ou des médecins sont proposés aux curistes : ce sont des "logements garnis". Ils possèdent des chambres, cuisines, jardins....

                  Les Bâtiments municipaux : 

- L'hôtel de ville :

Depuis 1819, place Centrale se trouve dans un petit immeuble la mairie...Cinq pièces en tout et pour tout ! un peu petit ! donc la location de locaux à des particuliers est obligatoire pour loger tous les services.
La construction d'un nouveau bâtiment exclusivement réservé pour la mairie est à plusieurs reprises envisagée mais sans succès.

La "maison Perret" en 1850 est expropriée pour la rectification de la rue de Chambéry, la marie aimerait s'installer à l'emplacement de celle-ci : et bien non !

Un terrain non bâti tente bien mais il n'y a pas assez de moyens et le gouvernement sarde fait la sourde oreille ! renoncement total donc en 1859. 

En 1861, annexion faite, le Préfet propose à la ville d'acquérir le château du Marquis de Seyssel et cette dernière ne fait pas l'unanimité. Enfin en 1866, l'Etat l'achète et le rétrocède ainsi que ses dépendances à la commune. Ainsi naît l'hôtel de ville.




Ancien Hôtel de Ville (banque)

- Les écoles :

Evidement à cette époque il n'y a aucune mixité, on s'en doute...Une école privée tenant lieu d'école publique pour les filles est tenue par les soeurs de Saint-Joseph.






Cette école voit le jour en 1824, au nord du château et est démolie en 1902.

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L'école des garçons est l'actuelle bibliothèque Lamartine





Le deuxième étage est construit entre 1858 et 1860. Les travaux sont effectués intégralement grâce à un legs de Madame Dronchat.

En 1863 les soeurs de Saint-Joseph s'occupent de "l'Asile de la Providence" qui sert d'enseignement primaire, sorte d'école maternelle. Il est installé dans une maison appartenant à l'Hospice thermal au bord de la rue des Ecoles. 

L'hospice thermal permet aux étrangers pauvres de profiter des bienfaits des eaux thermales de la ville.


Il prend place et lieu de l'actuel hôpital de la reine Hortense. C'est en 1828 que William Haldimand d'après les bases d'Hortense le fondera. L'empereur en 1860 décide de le placé à un autre endroit, en 1866 il est démoli, et sera reconstruit au même endroit. 

William HALDIMAND
- L'église :

L'église se trouve à l'emplacement de l'actuel square du Temple de Diane, au bord du château. En 1860 elle n'est pas assez grande pour accueillir les fidèles, qui augmentent au grée des saisons. La nef unique du XVIIe siècle, exhaussée au XVIIIe comporte quatre travées. Le clocher arasé sous la révolution est reconstruit entre 1817 et 1830. La collégiale est démolie en 1910.
L'entreprise Pellegrini s'occupe de la façade, un maitre verrier lyonnais, Pagnon-Deschelettes réalise six nouvelles verrières.






- Le cimetière :

Depuis 1816 il est implanté sur la place des Ecoles actuelle (angle rue Lamartine, Vaugelas, etc...)
En 1854 une alerte au choléra (42 décès dans la commune) inquiète la commission médicale qui demande son déplacement. En effet il est situé en ville au milieu des constructions récentes, et devenu trop petit.

En 1860 le nouveau cimetière s'implante dans la propriété de Madame Thérèse Gaillard (avenue Saint-Simond), mais il ouvrira seulement en 1863, soit trois ans après l'annexion.

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-Les commerces urbains :

En temps que lieux de réunions et à cause de leur rôle social, les bars, cafés et auberges sont de plus en plus fréquentés par la population locale. En 1866 la ville compte 12 cafés. Ils sont concentrés sur la place Centrale, en bas de la rue de Genève. Le café Dardel rendu célèbre par Alexandre Dumas est le plus fréquenté par les étrangers. 


Le café de l'ancien Cercle au rez de chaussée du château du Marquis d'Aix est aussi très prisé.



Le café Neuf géré par Jean Archiprêtre -Dugit (futur propriétaire du château de la roche du roi) à l'angle du chemin des Rubattes fait aussi parti des plus couru.



En 1860 il y a bien sur des commerces d'alimentations, deux librairies-papeteries, trois pharmacies, et quelques boutiques d'articles fantaisies.

Pharmacie Bocquin à droite
Pharmacie Pichon, rue des Bains

Pharmacie Thevenon, rue de Genève


Petit à petit de nombreuses boutiques modernisent leurs ouvertures sur la rue.
En 1850, seulement trois mois sont consacrés aux marchés :
octobre, novembre et décembre et 3 ou 4 fois/mois.
Ils sont situés place Centrale et deviennent de plus en plus à l'étroit, en s'étendant autour de l'église et de l'établissement thermal. On réclame son déplacement....

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En 1858, 767 habitations sont recensées : 408 dans le bourg, 359 dans les hameaux. Il y a environ 4 000 habitants répartit dans 941 foyers. En ville une grande maison peut se partager en plusieurs foyers. 

Il existe aussi quelques belles demeures :

- La maison Perrier
- La maison Forestier
- La villa Henri IV
- Le Pavillon des Bains
- La maison Martinel
- La villa Chevalley
- La villa Berthier
- Le château de Boncelin
- Le château de Marlioz
- La maison Chevillard......

Maison Perrier

Maison Martinel

Villa Marlioz

Villa Forestier

Château de Boncelin
                             
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En 1860, les villages les plus importants sont : 

- Saint-Simond
- Lafin
- Marlioz
- Choudy
- Puer

En 1866 le recensement rural compte 208 exploitations agricoles, dont les plus grosses sont :

- ferme du Bois Vidal
- ferme de Marlioz
- ferme Blanchard
- ferme Chevalley




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